Alors que le gouvernement Borne essuie depuis des mois des critiques ouvertes et violentes, tout particulièrement, sur sa politique et sa vision du débat parlementaire notamment avec l’utilisation massive des 49.3. Ce mardi 10 janvier 2023, l’exécutif a annoncé la mesure phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron : la réforme des retraites.
Cette réforme, visant, selon le gouvernement, à :« sauvegarder notre système social » est, depuis son annonce, l’objet de fortes critiques. Nombreux sont ceux qu'ils veulent abolir cette réforme, qu'ils jugent inutile.
Mais que dit cette réforme ?
Tout d’abord, Elisabeth Borne expose un départ à la retraite prévu à 64 ans au lieu de 62 ans
actuellement. Toutefois, ce départ ne sera pas brutal. Il se fera par une augmentation de 3 mois de travail par an repartis en heures. Ainsi, pour l’exécutif, cette mise en place progressive amènera l’âge de départ à 63 ans en 2027 puis 64 ans en 2030.
Outre ce départ avancé, le gouvernement a aussi répondu à des critiques qui lui avaient été faites. Notamment avec les notions de pénibilité au travail (chaleur extrême, port de charges lourdes) qui avaient été abolies durant le second quinquennat d’Emmanuel Macron. Ces notions - explique Elisabeth Borne - reviendront avec cette réforme. D’autres verront le jour comme la comptabilisation des congés maternité dans le calcul des indemnités. L’exécutif a également mis un point d’honneur sur les carrières longues. Le gouvernement a ainsi choisi de faire partir les personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans, tels que les apprentis, à l’âge de 60 ans, les personnes ayant débuté leur carrière professionnelle entre 16 ans et 18 ans, à l’âge de 62 ans et enfin les personnes majeures, à 64 ans.
Outre les jeunes actifs, le gouvernement veut également faire travailler les seniors avec la mise en place d’aides leur permettant de continuer de travailler au-delà de l’âge de départ à la retraite. Enfin des mesures très attendues voient enfin le jour. On trouve par exemple la reconnaissance de l’aide à domicile envers les personnes invalides ainsi que la possibilité de partir plus tôt, dès 58 ans, à la retraite si un trouble, un invalidé ou encore une impossibilité vis à vis du travail exercé est reconnu par un médecin du travail.
A l’émergence de ces mesures sociales, l’Etat annonce aussi que cette réforme pourrait également faire gagner 35 milliards d’euros d’ici 2035 à l’Etat. Faisant ainsi passer cette réforme pour un coup de poker budgétaire de la part de l’Etat. De plus, le Premier ministre annonce également de passer la pension minimum actuelle, correspondant à 75% du SMIC, à 85% du SMIC, soit un minimum de 1200 euros par mois. Cependant, l’opposition n’est pas en reste face à cette réforme qui fâche, qui fait crier, qui énerve.
Syndicat et opposition politique posent le même constat : cette réforme des retraites passe mal auprès de la population fatiguée de travailler.
Même si la première ministre tente de faire des compromis, passant de 65 ans à 64, il reste cependant des oppositions toujours fortes. 68% des Français se disent contre cette réforme et l’opposition législative au gouvernement n’en est pas plus favorable. Tandis que le Rassemblement National annonce vouloir tout tenter contre cette mesure. De son côté, la NUPES proclame la journée du 19 janvier comme la journée de grèves et de manifestations contre une réforme abusive d’une société fatiguée.
Ces derniers jours, la réforme est toujours débattue et des points ont été mis au clair.
Tout d'abord, un "fond de prévention et d'usure professionnelle" dédié aux soignants de la fonction publique de 100 millions d'euros par an va être créer. Ensuite, des précisions ont été apportées sur l'index des seniors, ce dispositif visant à favoriser l'employabilité des seniors dans les entreprises de plus de 300 salariés. Si la publication de l'index n'est pas respectée, une sanction financière correspondant à 1% du coût de sa masse salariale sera appliquée.
Le texte du projet de réforme des retraites doit encore être débattu à l'Assemblée nationale et au Sénat jusqu'au 26 mars 2023. Pour gagner du temps, le gouvernement pourrait décider de "dégainer" l'article 47.1, lui permettant de limiter les discussions à 20 jours à l'Assemblée, et 15 au Sénat, en vue d'une adoption plus rapide.
Les discussions commencent bien puisqu'une centaine de députés de la Nupes ont déposé une demande de référendum sur le projet de réforme des retraites. La requête devrait être débattue par l'Assemblée le 6 février.
On peut le dire, 2023 commence par de très belles adhésions aux idées de
notre gouvernement...
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