Qui aurait pu prédire que l’ex dirigeant vietnamien Nguyen Xuan Phuc démissionnerai ?
A vrai dire, seul le parti communiste vietnamien connaissait les sombres affaires qui concernaient l’ancien président. C’est dans ces conditions que les députés vietnamiens ont élu, jeudi, Vo Van Thuong président du Vietnam, alors que le pays se trouve au beau milieu d'une vaste campagne anti-corruption.
Vo Van Thuong, qui avait été nommé mercredi par le parti communiste au pouvoir, a recueilli 98,38% des votes, selon les chiffres publiés sur le site internet du Parlement. L'ancien président vietnamien, Nguyễn Xuân Phúc, avait démissionné le mois dernier après des accusations de « violations et de méfaits » commis par des fonctionnaires sous son contrôle lorsqu'il était Premier ministre. Vo Van Thuong , va, dès son premier discours s’illustrer comme un homme fort. Agé de 52 ans, il s'est engagé à continuer de combattre « obstinément » la corruption, dans la continuité de la politique de Nguyen Xuan Phuc. Il déclare : « Je serais totalement loyal envers la patrie, le peuple et la constitution, et je m'efforcerais de remplir les tâches qui me seront confiées par le parti, l'Etat et le peuple. »
Étant le seul candidat, et à cause d’une forte répression de l’opposition, Vo Van Thuong, aurait récolté 487 des 488 voix de l'Assemblée nationale. Le nouveau président s'est dit «déterminé à lutter contre la corruption et les pratiques malsaines». Le mouvement, fondé par le héros de l'indépendance Hô Chi Minh, a lancé une purge anti corruption d'ampleur, culminé à la démission de Nguyen Xuan Phuc, premier ministre, au plus fort de la crise sanitaire. Ces campagnes, récurrentes dans l'histoire du pays, «sont un moyen de dire à la population que le parti sanctionne les méchants, et pour le secrétaire général de régner au sein d'un appareil d'État gangrené par les rivalités personnelles et d'argent», explique Benoît de Tréglodé, directeur de recherches à l'Institut de recherche stratégique de l' École militaire (IRSEM).
Allons-nous vers un durcissement de la répression envers les dissidents ?
Ces dix dernières années, quelques 168.000 membres ont été sanctionnés, dont plus de 7.300 pour corruption, selon le parti unique.
La gestion de la pandémie fait l'objet d'un large examen par le pouvoir communiste. Au moins une centaine de hauts fonctionnaires et de dirigeants d'entreprises, dont le ministre de la Santé et le maire de la capitale Hanoï, ont été arrêtés ces derniers mois pour un scandale de surfacturation de tests de dépistage du Covid. Une quarantaine de personnes, en grande partie des diplomates et des policiers, ont par ailleurs été arrêtées dans le cadre d'une autre enquête concernant, elle, une campagne de rapatriements au plus fort de la pandémie. Dans son dernier rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde, Amnesty International a dénoncé le durcissement de la répression envers les voix dissidentes du régime, avec la multiplication d'arrestations arbitraires et de poursuites à l'encontre des journalistes.
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